Le rythme de la scolarité à l’INET conduit à devenir à la fois très mobile et familier des transports. Tout un chacun pourrait témoigner d’un trajet banal qui tourne à l’aventure. Cinq élèves administrateurs partagent ici leurs périples, à titre de conseil pour les futurs élèves et de souvenirs pour ceux qui ont (déjà !)  terminé leur scolarité.

1. Quel a été ton trajet le plus insolite pendant la scolarité ?  

A & C : La dernière semaine avant le grand départ en stage thématique, tout semblait sous contrôle. Jusqu’au lundi matin, en tout cas. Ce jour-là, en regardant les infos, on découvre qu’un violent orage a frappé le sud-ouest de la France. Résultat : des infrastructures abîmées, et surtout, la ligne de train que nous devions emprunter complètement HS.

Réaction ? Zéro panique. On se dit : « Pas grave, dimanche, ce sera réglé. » Flegme total, probablement hérité de notre camarade franco-britannique.  

Puis arrive le mercredi… et là, douche froide : les travaux vont durer plus longtemps que prévu. Impossible de compter sur le train. À ce moment-là, ni une ni deux, on fonce voir l’administration de l’INET pour trouver un plan B. Parce que sans solution rapide, notre stage risquait de commencer… sans nous.  

N & P : Pour revenir de stage jusqu’à l’INET, nous devons traverser la France. Les retards font partie du voyage : cette fois, le train affiche 30 minutes de décalage au départ, rien d’alarmant, nous devrions être à l’heure pour le bilan du stage à Strasbourg.  

Mais alors que le train semblait rattraper son retard et que nous passons la porte de la région Grand Est, signe d’une arrivée certaine et de l’application d’un droit local, nos espoirs s’effondrent : arrêt forcé de deux heures à Mulhouse, sans aucune alternative pour rejoindre Strasbourg.  

A : 31 198, c’est le nombre de kilomètres que j’ai parcourus dans les six premiers mois de ma scolarité… Le privilège des internes avec famille qui rentrent tous les week-ends chez eux et deviennent ainsi des clients Premium, connaissant presque les prénoms de tous les contrôleurs…  

Des trajets insolites, il y en a eus, liés à des retards, des travaux, des pannes et des accidents. Je retiens surtout les trains souvent complets, notamment sur un week-end de pont où j’ai finalement dû prendre le bus pendant 10 heures, faute de train ! 

2. Quelle a été ta réaction face à cette mobilité un peu contrainte ?    

A & C : À ce moment-là, plus aucune alternative en train : trajets annulés, voyageurs redirigés, c’était la galère sur les rails.  

On brainstorme donc avec l’administration de l’INET : car ? voiture ? avion ? On passe tout en revue. Finalement, la solution qui émerge, c’est un vrai puzzle logistique : d’abord un train Strasbourg-Paris, puis un autre Paris-Bordeaux, et pour finir, une voiture de location pour relier Bordeaux à Toulouse. Temps estimé : huit heures.  

Et effectivement, après une journée entière à courir entre quais et autoroutes, on débarque enfin en ville rose… après 20 heures. Juste le temps de faire l’état des lieux avant d’attaquer le stage le lendemain matin. Ouf.  

N & P : Premier réflexe : prévenir nos camarades via le fameux « groupe WhatsApp ». Bonne nouvelle, nous ne sommes pas seuls : trois élèves dans le même train. 

Nous transformons donc cette attente forcée en moment de partage d’anecdotes de stage. Les deux heures passent vite, et un autre groupe d’élèves a le temps de nous rejoindre en gare. Nous finissons par arriver à l’INET, certes avec du retard, mais heureux de nous retrouver… et en ayant bénéficié d’une sieste bien méritée avant de reprendre la formation !  

A : La vraie question, en administratif qui se respecte, a été “est-ce pris en charge par le fameux logiciel de réservation de nos déplacements ?” J’anticipais une avalanche de procédures pour faire valider ce trajet pris, j’aggravais mon cas, en urgence. Je ne me trompais pas… 

3. Avec du recul, qu’en retires-tu ?  

A & C : Après en avoir discuté avec ma camarade, on est tombées d’accord : ce qui a sauvé ce périple, c’est la bonne humeur d’avant-stage, la musique à fond… et les sièges chauffants de la voiture de location. Ah, et petit bonus non négligeable : le sac plein de snacks et les ventres pleins.  

N & P : Voyager à plusieurs transforme une péripétie en expérience conviviale. La solidarité fait toute la différence ! 

A : J’apprécie encore plus la chanson “ Country roads, take me home…” 

4.  Est-ce que ce trajet t’a donné un regard particulier sur les politiques de transport ou d’aménagement ?  

A & C : Cela a agi comme un rappel quant à la fragilité des infrastructures, d’autant plus face à des événements climatiques qui sont appelés à devenir de plus en plus nombreux et de plus en plus intenses.  

N & P : Les incidents sur les voies sont inévitables, mais nous avons constaté que le personnel ferroviaire est souvent plus anxieux que les voyageurs. Un bon dispositif de communication en cas de crise est essentiel, autant pour les passagers que pour ceux qui gèrent ces imprévus. 

A : On jouit d’un réseau très maillé qui permet de relier tous les territoires ; on le sait. Les problèmes sont inévitables, mais nos infrastructures restent de qualité et les agents qui les gèrent très agiles et mobilisés. 

5. Une leçon de survie ou un conseil pour un futur élève confronté à un trajet insolite ?  

A & C : En résumé ? Trois règles d’or pour affronter ce genre de périple :  

  1. Rester zen (le flegme britannique, toujours utile).  
  1. Faire du yoga… ou au moins respirer profondément quand les correspondances s’enchaînent.  
  1. Avoir un sac à dos blindé de nourriture, parce qu’un casse-croûte, ça peut sauver des vies.  

 N & P : S’armer de patience, prévenir de son retard, et, surtout, voir si un camarade n’est pas dans le même train, ou si une chouette rencontre ne peut pas être faite au cours de ce trajet. La route passe plus vite à plusieurs ! Et pourquoi ne pas en tirer des enseignements pour le module « gestion de crise » ? L’art de bien communiquer commence dans ce type de situation. 

A : De bons livres et toujours avoir une batterie externe ! 

Les transports à l’INET : journal d’une adaptation ordinaire 

Laisser un commentaire