Autre grande étape de l’interfilière, le module gestion de crise réunit les élèves de l’INET autour d’un exercice en temps réel. 

Pendant l’exercice de simulation d’une inondation importante à Strasbourg. 

Cette formation intensive dispensée sur une semaine a pour objectif de préparer les futurs cadres dirigeants à être opérationnels en situation de crise. Réagir en situation de crise, ça ne s’improvise pas ! Il faut travailler de manière transversale et rester connecté avec le terrain, mais aussi garder la tête froide. 

Au programme de ces 4 jours de formation : 

  • Un panorama des acteurs et principes de la gestion de crise 
  • Des exercices de simulation grandeur nature 
  • Un temps partagé sur la communication stratégique en temps de crise 
  • Des visites apprenantes auprès des services de secours et des collectivités partenaires 

Les objectifs pour les futurs dirigeants que nous sommes sont à la fois de savoir qualifier une situation de crise, d’agir en coordination avec l’ensemble des acteurs impliqués (pompiers, préfecture, police, département, région, associations, habitants…), de gérer efficacement toutes les phases, y compris le retour à la normale mais surtout d’adopter les réflexes et la posture de manager territorial. Se former à la gestion de crise, c’est aussi renforcer la capacité des territoires à protéger les populations et assurer la continuité du service public. 

Un exercice en situation 

Lors d’une demi-journée, chaque groupe d’élèves, constitué d’administrateurs, conservateurs des bibliothèques et d’ingénieurs en chef, s’est essayé à la gestion de crise grandeur nature. Dans ce scenario pédagogique, un poste de commandement est mis en place à Strasbourg car une inondation guette l’Eurométropole en ce mois de juillet pluvieux.  

Schéma des acteurs de la gestion de crise.

Pendant plus de 3 heures, chacun dans son rôle va contribuer à tout mettre en œuvre pour apaiser la situation et trouver des solutions aux différents épisodes de cette gestion de crise. Un responsable des actions communales (RAC) est nommé, qui orchestrera l’équipe composée de plusieurs cellules (renseignement évaluation, anticipation, coordination-décision-synthèse, communication, opérations en charge de la logistique technique). Chaque poste reçoit des informations, doit faire des choix et porter à la décision du RAC les situations vérifiées. Le directeur des opérations de secours (DOS), autrement dit le maire, fait partie des intervenants et vient de temps à autre prendre le pouls de la situation.  

Le réalisme de la simulation est tel qu’une salle est mise à disposition de chaque groupe incluant des écrans, une application de suivi des crues, des cartes de la ville pour suivre l’évolution de la situation et même un standard téléphonique pour contacter les partenaires. Une vingtaine d’intervenants sont présents pour jouer à tour de rôle les pompiers, la préfecture, le cabinet, les journalistes ou même les habitants pris au piège de l’inondation. Au terme de cet exercice intense, un long debrief est organisé afin d’analyser les résultats et la posture de chaque groupe.

Des visites apprenantes et inspirantes 

Répartis par groupes, les élèves ont découvert les coulisses de deux lieux stratégiques de la gestion de crise : deux dispositifs de l’Eurométropole de Strasbourg, service de l’information et de la régulation automatique de la circulation (SIRAC) et le centre de vidéoprotection (CVP), ainsi que le service d’incendie et de secours (SIS) du Bas-Rhin.

Au cœur du siège de l’Eurométropole de Strasbourg, un centre de pilotage de la circulation permet de visualiser les flux de véhicules. C’est aussi un moyen d’intervenir en temps réel sur les points noirs pour fluidifier le trafic. Ce service de l’information et de la régulation automatique de la circulation a été créé en 1978, un des premiers en France. Aujourd’hui, des agents sont présents 24h/24 pour contrôler la circulation grâce à 508 stations de mesure et d’analyse de trafic et 315 caméras placées sur les principales artères et les endroits stratégiques de l’agglomération. 

Visite du SIRAC 

La police municipale, voisine du SIRAC, compte 157 agentes et agents, et se compose de cinq unités opérationnelles. Ils travaillent également grâce à de la vidéosurveillance avec une unité poste de commandement (UPC). Centre névralgique de la Police municipale, l’UPC coordonne toutes les informations concernant les événements et alertes survenant sur le territoire. Pour ce faire, elle assure une liaison permanente, fonctionnant 24H/24, entre Police municipale, Police nationale, SIRAC, services de secours des pompiers, le SAMU et l’ensemble des services de la collectivité via une communication radio et téléphonique opérationnelle. 

A chaque prise de service, le ou la chef.fe de salle du poste de commandement affecte les missions à exécuter aux différentes patrouilles de terrain. Il ou elle est en lien avec le.la Chef.fe de service de permanence. Les opérateurs reçoivent toutes les sollicitations téléphoniques, envoient l’information aux patrouilles sur le terrain et rédigent les mains courantes. Enfin, l’UPC dispose également d’un équipage de terrain affecté à des missions d’ordre général sur la voie publique. 

Echange avec les représentants de la police municipale.

Les particularités du SIS 67 

Les élèves ont pu découvrir les différents métiers du SIS, mais aussi leur matériel et leurs méthodes d’intervention. Le SIS 67 a d’ailleurs un fonctionnement spécifique depuis la loi du 3 mai 1996 relative aux services d’incendie et de secours et la loi de modernisation de la sécurité civile du 13 août 2004. Il bénéficie d’un cadre unique de l’organisation et de la gestion des services d’incendie et de secours dans le département. Il est organisé en 46 unités territoriales, la direction départementale est située à Wolfisheim. On y trouve l’état-major, les services opérationnels, administratifs, techniques, le service de santé et de secours médical ainsi que le centre de traitement de l’alerte (18). Au total, le Bas-Rhin compte 234 centres d’incendie et de secours chargés principalement des missions de secours. 

Visite du SIS 67.

La dernière demi-journée est organisée par les élèves du groupe de travail « Crises, sécurité et prévention ». Après une présentation du dispositif ORSEC/COD et de la coordination avec les collectivités, une table ronde était proposée avec un retour d’expériences croisées sur la tempête Ciaran qui a eu lieu dans le Finistère la nuit du 1er au 2 novembre 2023.