Dans le cadre des modules interfilière, celui consacré à la négociation est emblématique.
Juste avant de se positionner sur les stages collectifs, les élèves de l’Inet ont bénéficié d’une semaine dédiée à l’art de la négociation. Qu’ils soient administratrices, administrateurs, ingénieur.es en chef, conservateurs et conservatrices territoriales des bibliothèques ou du patrimoine, tous ont suivi les cours dispensés par le centre d’études, d’expertise et d’innovation pédagogique sur la négociation Pronego DBS. Un galop d’essai avant le positionnement en stage collectif qui sonne la rentrée des classes pour tous les élèves en septembre.
Négocier comme dans la vraie vie
Chacun des intervenants présents à l’INET est à la fois, un théoricien et un praticien de la négociation, dans des domaines comme le dialogue social, les relations internationales, la médiation ou l’intelligence collective.
Au programme, des cours théoriques, notamment le partage d’une définition de la négociation comme :
- Une attitude générale d’ouverture à la codécision
- Une volonté d’améliorer les relations par la recherche de solutions non-violentes
- Une alternative au schéma gagnant-perdant.
La négociation réaliste doit être vécue comme un processus itératif de codécision, dans lesquels des acteurs interdépendants partagent une volonté commune de trouver un accord mutuellement acceptable. Les intervenants partagent une méthode d’analyse, dite DBS, se déclinant selon un diagnostic, un but et une stratégie.
Cette méthode repose aussi sur un équilibre entre ses propres intérêts et ses valeurs, pour se sentir à l’aise avec la négociation envisagée. Car négocier mêle à la fois des intérêts individuels, au sein d’un groupe, d’une organisation mais également d’un système. Celui qui négocie doit trouver un équilibre entre coopération et compétition.
Des mises en situation qui bousculent
Les cas pratiques sont conçus pour se glisser dans la peau d’un négociateur. Le premier exercice consiste à négocier des taux d’intérêts entre pays, une forme de dilemme du prisonnier à plusieurs tours où la coopération est envisageable. L’objectif est de comprendre l’impact des décisions qui sont prises, de trouver le bon équilibre entre coopération et compétition.
Une autre simulation plonge les élèves dans une situation de crise, avec une grève importante dans les crèches d’une commune. Certains endossent un rôle de directeur, d’adjointe au maire ou responsable du service juridique, alors que le reste du groupe est là pour faire pression sur l’exécutif et l’administration.
Drôle de situation que de prendre la place d’un élu qui fait face à la colère des syndicats, tout aussi surprenant de revendiquer une augmentation et une amélioration des conditions de travail. Un exercice qui démontre à quel point les temps de décharges dans les réunions difficiles sont primordiaux, l’importance de montrer des signes d’attention grâce au non verbal, tout en trouvant ses propres limites et en redonnant du sens. L’enjeu final est de comprendre que chacun doit trouver un compromis pour avancer. Et ce n’est pas toujours simple !
Pour clore ce module, une dernière simulation est proposée aux élèves : le Préfet reçoit l’ensemble des acteurs locaux au sujet d’un projet de modernisation d’un parc naturel. Plusieurs rôles sont distribués au-delà de l’institution préfectorale : des représentants de la ville et de la région, la propriétaire d’un hôtel, des militants écologistes, des agriculteurs et la fédération de randonneurs locale. Autant d’interlocuteurs prêts à défendre leurs intérêts. Un exercice stimulant de concertation, qui demande d’écouter chaque partie prenante, mais surtout d’atterrir sur un compromis qui allie la décision politique, le respect de l’environnement et le contentement des habitants et des acteurs du territoire. Tous ne sont pas sortis indemnes de cette semaine de négociation… mais chacun a pu mesurer l’importance de passer des positions aux intérêts.
